Le Comité Champs-Élysées a partagé le 27 mai les résultats de son étude « Réenchanter les Champs-Élysées » qui, comme son nom l’indique, se propose de donner une nouvelle jeunesse à la plus célèbre avenue française. 

Marc-Antoine Jamet, président du Comité des Champs-Élysées et secrétaire général du groupe LVMH, a transmis avant-hier à la Ville de Paris son projet « Réenchanter les Champs-Élysées » comprenant 150 propositions visant toutes à redonner envie aux Parisiens de se promener sur l’avenue. Cinq ans de travail auront été nécessaires à l’association et à l’agence PCA-STREAM pour identifier avec le concours de 183 experts et 30 bureaux d’études les besoins dans le quartier et suggérer un réaménagement urbain. L’idée est de renouer avec l’histoire des Champs-Élysées, et de redonner au piéton la place qu’il occupait auparavant. Le projet prévoit d’augmenter de 13% l’espace réservé à la promenade en élargissant les trottoirs et en réduisant le nombre de voies de circulation automobile (de 6 à 4). Les piétons auraient également gain de cause au niveau des extrémités de l’avenue, place de la Concorde et place de l’Étoile, avec des espaces agrandis et végétalisés. Les passages souterrains routiers des cours de la Reine et Albert 1er seraient couverts par des jardins afin de connecter plus facilement les Champs-Élysées à la Seine et gagner une surface piétonne et paysagère d’environ 10 000 m². L’objectif est de créer un « grand parc urbain » qui rivaliserait en termes de fréquentation avec le parc des Buttes-Chaumont ou le jardin du Luxembourg, et améliorerait le confort des promeneurs grâce à une diminution de la température moyenne ressentie allant de 1 à 7 degrés selon les endroits. Les différentes mesures présentées dans le cadre de cette étude permettraient de « réduire l’empreinte carbone de 33% sur 50 ans » selon les auteurs. 

Le réaménagement de la place de la Concorde imaginé par l'agence PCA-STREAM. © PCA-STREAM

L’autre grande nouveauté apportée par l’étude réside dans la création d’une identité propre au quartier visant à faire des Champs-Élysées une marque. Il s’agirait d’inventer « une ligne de design Champs-Élysées » conditionnant la fabrication des barrières de sécurité, des éclairages, des panneaux de signalétique, des lices, des plots et des nouveaux kiosques multi-usages, pour donner une identité au mobilier urbain comme a su le faire la Belle Époque avec ses colonnes Morris, ses fontaines Wallace et ses bancs Davioud. Les acteurs culturels se réuniraient pour proposer une programmation commune coordonnée par un « manager culturel et artistique », avec « un affichage unique et des fils rouges » et des événements gratuits. Autre suggestion : équiper le mobilier urbain de « capteurs pour informer en temps réel les visiteurs des flux, de la qualité de l’air, de la qualité sonore, de la fréquentation des lieux culturels, des stationnements disponibles », faisant de l’avenue « le premier laboratoire urbain ouvert de cette dimension ». 

Le comité propose que « cette transformation se fasse dans le cadre d’une gouvernance publique-privée renouvelée, avec la création de l’Alliance foncière Champs-Élysées, une association foncière dotée de moyens spécifiques dans l’esprit des BID (Business improvement district) », dont le principe repose sur le financement, par des acteurs privés, de services complémentaires à ceux fournis par la puissance publique.

TLF