Sur les 500 millions d’euros investis par la Région (deuxième investisseur après l’Etat) dans le cadre des JOP, la moitié ont été investis par Île-de-France Mobilités, l’autorité organisatrice de la mobilité pour la région Île-de-France. Pour combler les besoins en transport, la région prévoit une demande de trains, métro et RER de 15% supérieure à l’offre estivale habituelle. Cela correspond au niveau habituel de l’offre hivernale en Île-de-France mais avec des horaires décalés (il n’y pas d’épreuves tôt le matin donc il ne devrait pas y avoir d’heures de pointe particulièrement affluentes le matin par exemple) et concentrée sur les sites d’épreuves. Il est notamment prévu des pics de flux près des sites à Saint-Denis avec 60 000 spectateurs à l’heure soit 1000 à la minute.
Ainsi, les lignes de RER et trains desservant les sites (RER B, D et E, trains ligne H, J, N et P) verront leur offre augmenter de 23%. Les lignes de métro 9 et les RER A et C qui seront particulièrement mobilisées verront leur offre augmenter de 60 à 70% ce qui sera permis par l’ajout de voitures aux trains et une plus grande fréquence.
Les Jeux Olympiques seront également l’occasion de réaliser des aménagements sur les lignes. Comme le rappelle Valérie Pécresse, « sans l’arrivée des Jeux, jamais nous n’aurions pu tenir les délais de l’extension de la ligne 14 et du RER E ». Ces deux prolongements doivent en effet être livrés respectivement pour juin et mai 2024 à quelques semaines du début des jeux. Le RER E sera prolongé entre Haussmann Saint-Lazare et Nanterre-La-Folie afin de desservir La Défense Arena et le pôle multimodal à Porte Maillot qui sera aussi desservi par le tram 3b qui doit ouvrir en avril 2024. Ce prolongement devrait désengorger de 7% le RER B en permettant un accès plus simple à La Défense pour les habitants de Seine-Saint-Denis.
La ligne 14 du métro sera quant à elle étendue vers Saint-Denis et l’aéroport d’Orly. L’objectif est de transporter un million de personnes par jour pendant les jeux soit le double d’aujourd’hui. Pour cela, 37 nouveaux trains seront livrés et des voitures seront ajoutées pour atteindre 30% de capacité supplémentaire par rame. Aux heures de pointe, il est prévu qu’un métro arrive toutes les 85 secondes sur la 14. Les lignes 11 et 12 seront également allongées quand bien même elles ne relient pas directement les sites des épreuves. Pour gérer cette hausse de l’affluence, la RATP prévoit d’embaucher 300 conducteurs de métro supplémentaires et de porter le nombre d’agents en gare à 5000.
Le prix des tickets de métro sera porté à quatre euros pendant la durée des jeux. D’après Valérie Pécresse, ce prix est volontairement prohibitif, incitant les spectateurs à prendre des billets à l’avance ou des pass journées afin d’éviter les queues aux guichets des stations. Les quatre millions de Franciliens utilisant occasionnellement les transports sont invités par la région à souscrire à l’offre Liberté+ permettant de payer ses tickets au prix habituel.
Pour informer les Franciliens sur les problèmes qu’ils vont rencontrer durant les jeux et guider les spectateurs, la Région va également lancer l’application « Transport Public Paris 2024 ». Elle permettra d’acheter des titres de transport sur son smartphone et conseillera des itinéraires alternatifs pour éviter les fortes affluences. Il s’agit pour Valérie Pécresse « d’enlever leur automatisme de transport aux Franciliens ». Dix millions d’euros ont également été investis par la Région dans la signalétique pour guider au mieux spectateurs et touristes.
Pour rejoindre les sites d’épreuves les plus excentrés, notamment le château de Versailles qui devrait accueillir 40 000 spectateurs, 300 bus roulant au biogaz ou hybride répartis entre dix lignes seront mis à disposition gratuitement pour les spectateurs munis de billet. Il sera ainsi possible de relier le stade Roland Garros depuis la station de Porte Dauphine ou le stade nautique de Vaires-sur-Marne depuis la gare de Bussy-Saint-Georges. De même, 1000 bus décarbonés permettront le transport des athlètes, des médias et du public accrédité.
Pour ce qui est des mobilités douces, un réseau cyclable olympique co-financé avec l’Etat reliera les grands sites avec 415 kilomètres de pistes cyclables. Le projet s’accompagne d’une offre « véligo » permettant de louer un vélo électrique pour un ou deux mois en juillet et en août (au lieu des six mois d’engagement de l’offre actuelle) et de la création de nouveaux parkings vélos.
240 gares et stations de métro devraient être adaptées aux personnes à mobilité réduite au moment des jeux ce qui correspond à 95% du trafic de train et de RER pour relier les épreuves. Ces mises en accessibilité passent par l’installation d’ascenseurs, d’escaliers roulants et des aménagements pour les personnes malentendantes ou malvoyantes (écrans lumineux, avertisseurs sonores …). L’intégralité des bus parisiens et des tramways franciliens devraient être rendus accessibles, idem pour les stations des RER A et B et les gares de la ligne 14. 150 navettes Île-de-France Mobilités seront destinées aux personnes en fauteuil roulant disposant d’un billet spécifique et à leurs accompagnateurs. Il sera nécessaire de réserver ces navettes en amont et de payer un ticket à 4€ pour les prendre.
On notera tout de même que la gestion des fortes chaleurs risque de poser des problèmes pendant les jeux. Comme le rappelle Valérie Pécresse, seuls 62% des métro, tramways et train et 53% des bus sont climatisés ou ventilés et seules 120 stations de métro devraient être équipés de points d’eau. La présidente de la région assume le recours au « système D » en distribuant si besoin des bouteilles d’eau aux spectateurs.
EE