Vingt ans après le lancement du programme national de renouvellement urbain (PNRU), l’ANRU dresse un bilan quantitatif des opérations menées entre 2004 et 2021. Le rapport, publié le 23 octobre, recense les démolitions, constructions et réhabilitations de logements situés en zone urbaine sensible (ZUS), et autres aménagements, ayant permis de rénover 546 quartiers. 

Issu de la loi « Borloo » de 2003, le PNRU a transformé les quartiers classés en zone urbaine sensible, en intervenant sur l’habitat, les aménagements et les équipements publics, qui ont concentré respectivement 66%, 20% et 12% des investissements. 175 000 logements ont été démolis – un peu moins que ce qui était prévu (-0,3 %) – et 220 000 logements ont été construits. Parmi ces derniers figurent les logements sociaux dits « de reconstitution de l’offre », qui compensent ceux qui ont été détruits, et dont 43 % d’entre eux sont localisés hors QPV – un peu plus que ce qui était conventionné (+1%). Cependant, l’offre très sociale est moins présente dans ces quartiers, ce qui semble aller « à rebours de l’objectif de déconcentration du parc à bas loyer » selon l’ANRU. La recherche d’une mixité sociale s’est concrétisée par la construction de 81 000 logements privés au sein des quartiers PNRU. Enfin, 408 500 logements ont été réhabilités. 

Alors que le volet habitat a mobilisé 31,8 milliards d’euros d’investissement, les opérations d’aménagement ont bénéficié de 7,37 milliards d’euros, concourant à la requalification « d’infrastructures de réseaux ou de voies de communication, à la création […] d’espaces publics, à la dépollution ». 5,2 milliards d’euros ont été injectés dans des équipements « administratifs, culturels, scolaires, sociaux ou encore sportifs ». A noter également le développement de 297 opérations d’équipements à finalité économique, lesquels représentent en majorité des commerces et des locaux d’activité. Au total, ce sont 48,4 milliards d’euros qui ont été investis, dont 11,2 milliards d’euros de l’ANRU [1]. Par un « effet de levier », ces fonds en ont appelé d’autres, en particulier ceux des bailleurs sociaux et des collectivités, qui ont participé à hauteur de 47% et 26% des investissements. 

En prolongement de ce bilan, une étude d’évaluation sera divulguée, afin d’estimer « l’impact du PNRU sur le profil socio-économique des habitants des quartiers, sur le marché immobilier, ou le devenir de la promotion immobilière et de l’attractivité des quartiers ». 

TLF

 

[1]  Provenant d’Action Logement (AL), de l’Etat, de la Caisse de Garantie du Logement Locatif Social (CGLLS) et de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC). 

Photo du quartier Saint-Lambert à Saint-Brieuc.