« Nous ne devons plus travailler comme avant », soutient Maryse Faye. L’architecte et adjointe au maire de Montpellier déléguée à l’urbanisme durable et à la maîtrise foncière introduisait les débats du 6ème Forum des Projets Urbains de la Méditerranée, le 29 juin au Corum de Montpellier*. « Notre responsabilité est de trouver l’emplacement du curseur entre densifier et s’étaler. Cette responsabilité nous appartient certes à nous élus, mais nous avons besoin de tous les professionnels de l’urbanisme pour nous aider à innover et à envisager de nouvelles formes d’habiter. Aujourd’hui par exemple, le foncier n’est plus du terrain à plat : il faut le regarder en 3D » pour y trouver des espaces de transformation. « Il faut chercher des territoires de reconquête comme les friches, il faut chercher à recycler, et s’inscrire dans des dynamiques d’innovation comme sait le faire le territoire de Montpellier depuis l’intervention de Ricardo Bofill », sous l’impulsion de Georges Frèche. Bofill dont le nom sera donné à la ZAC portant sur le secteur du Polygone et du Triangle, afin de recréer un lien entre les réalisations de l’architecte catalan dans les années 1980 et ce qui sera réalisé dans les années 2020.

« C’est notre obligation désormais de ne plus construire sur des territoires qui ont une autre valeur que la valeur de construire », a encore rappelé l’élue, faisant référence au Zéro artificialisation nette. « Ils ont une valeur de biodiversité et de nature et c’est quelque chose qui s’impose à nous ».

Montpellier, ville de 300 000 habitants environ dans une métropole de 500 000, accueille chaque année 6 000 habitants supplémentaires. « Ne pas s’étaler est une chose, bien accueillir à la fois les populations et les emplois est aussi un enjeu très fort : il faut construire, dans le respect du déjà-là », souligne Maryse Faye. Elle soutient « le discours de la hauteur » qui se traduit dans le nouveau programme des Folies montpelliéraines – sujet de l’un des ateliers du FPU de la Méditerranée – qui sont, elles, « intégrées dans du bâti existant ». L’acceptabilité de la hauteur tiendra notamment à « l’aménagement d’un espace public beaucoup plus performant et innovant permettant aux habitants qui sont eux aussi déjà là de profiter des nouvelles constructions ».  Construire « pour tout le monde » également, en évitant « une ségrégation unifonctionnelle et sans mixité sociale », à l’échelle métropolitaine.

D’autres échos du « FPU Med », ses ateliers sur les stratégies de Malaga et Izmir et sa séance de clôture sur la problématique de l’eau, seront à retrouver dans le numéro de septembre 2023 du magazine Traits urbains. Prochains rendez-vous des Forums des Projets Urbains : à Lyon le 19 septembre, et à Paris le 8 novembre. (MCV)

 

*Le Forum des Projets Urbains est organisé par Innovapresse (Groupe Ficade), éditeur de Traits urbains.