Les collectivités locales grandes ou petites ont tout intérêt à travailler avec les aménageurs. Telle était la démonstration opérée tout au long d’une journée du Réseau national des aménageurs (RNA), le 6 juillet à Paris, dans le cadre du cycle « Osez l’aménagement ! ». 

Le RNA, co-présidé par Sarah Bellier, directrice générale de l’EPA Nice Ecovallée, et Nicolas Gravit, directeur d’Eiffage Aménagement, est une instance de réflexion sur l’aménagement opérationnel copilotée par l’Etat et un comité d’aménageurs publics et privés. Son cycle 2022-2023 s’intitule « Osez l’aménagement ! » : car l’opération d’aménagement permet de mettre en oeuvre les ambitions des élus tout en gérant les complexités et en combinant les échelles d’action, mais aussi de « tenir le cap des fondamentaux dans le temps », souligne Nicolas Gravit. Exemple à Besançon qui conjugue les outils pour « démultiplier les formes d’action » selon sa maire Anne Vignot ; à Clermont-Ferrand dont les opérations « assument une posture d’expérimentation » selon Grégory Bernard, adjoint au maire délégué à l’urbanisme, et abordent de front l’impact carbone de l’aménagement, « enjeux que nous ne sommes pas en mesure de traiter dans le diffus » ; à Angers dont Roch Brancour, adjoint à l’urbanisme et au logement, salue le rôle de l’aménageur public comme « le prolongement de la collectivité » pour concrétiser des projets. Des maires de petites communes sont eux aussi venus témoigner, porteurs d’opérations importantes qu’ils n’auraient pas pu mener seuls, tels Jacques Breillat de Castillon-la-Bataille (Gironde) qui a trouvé réponse à ses  « besoins d’expertise pluridisciplinaire et d’ingénierie » pour sa revitalisation urbaine et commerciale, ou Roger Litaudon de Varennes-sur-Allier (Allier) qui a pu lancer la reconversion de sa base aérienne en se faisant accompagner d’une SPL, « structure suffisamment souple par rapport à ce que l’on veut ».

Pour autant, les aménageurs ne cessent de s’interroger sur les évolutions de leurs missions et pratiques, notamment en matière de transitions environnementales et d’acceptabilité des projets, thèmes des deux grandes séquences de l’après-midi. Pour Michel Ballarini, directeur général d’Alter à Angers, « nous apportons toujours des réponses juridiques, administratives, techniques et financières aux préoccupations des élus mais ce sont les questions qui ont changé ». « Une nouvelle culture du projet est en train de naître » confirme Jean-Baptiste Marie, directeur général du GIP EPAU (Europe des projets architecturaux et urbains). « Il faut trouver de nouvelles échelles, de nouveaux assemblages, construire moins, réhabiliter plus, se donner le droit à l’erreur, développer les capacités prospectives des aménageurs, investiguer le périurbain… ». La feuille de route est loin d’être close. (MCV)