Climax, de verre et de vert

Climax se pare à la mode angevine. Des façades végétalisées et arborées, une serre fièrement posée en toiture : voilà une étonnante proposition de nature en ville. Ou plutôt du « végétal en ville », comme il est coutume de dire ici…

« C’est une aventure », lance Julien Blouin, urbaniste, consultant en agriculture urbaine (We agri), à propos du baptisé Climax, caractérisé par sa végétation présente à tous les étages ! Quoi de plus normal après tout à Angers (Maine-et-Loire) qui n’est pas vraiment en terre inconnue en la matière. « La ville est très portée sur le végétal, avec des emplois dédiés, des lieux de formation, etc. », poursuit-il. Et d’ajouter, « l’on préfère même parler y de ‘végétal en ville’ plutôt que de ‘nature en ville’ ». C’est d’ailleurs la ville qui, dans le cadre de son appel à projets urbains innovants Imagine Angers, a fourni le terrain « et nous a dit : ‘allez-y. Inventez’ », rembobine Julien Blouin.

En forme d’équerre, le terrain en question se situe à deux pas deux pas du centre-ville, « à la conjonction d’un tissu pavillonnaire, ancien site industriel et d’une grande copropriété ». Avec donc « l’opportunité de reconvoquer la nature dans un quartier qui a été très déchiré, fracturé », pose Patrick Moreuil, architecte associé (Cabinet Tetrarc). Quant à l’invention souhaitée, elle repose sur un duo inattendu entre mixité intergénérationnelle et végétalisation. A l’intérieur donc, la mixité !  Climax constitue en effet un programme destiné à accueillir demain une résidence services seniors (86 logements) et autre pour des étudiants (43 chambres). A l’extérieur, place donc à la végétalisation : « les façades végétalisées et arborées constituent un élément fort », reprend Cédric Moutet, responsable du programme pour le Groupe Lamotte, qui situe sur le même plan, la toiture en partie habillée d’une… serre de 445m², émergence de verre sur ce bâtiment en R+5.

L’entretien, sujet central

Des façades végétalisées, une serre : deux défis ! L’entretien, pour les premières : « Il s’agit de fabriquer les conditions pour que la végétalisation puisse y être pérenne, avec des formes d’arrosage ou sans arrosage. Donc de recourir à plusieurs types de végétaux, avec en outre un travail fin sur l’écoulement de l’eau », enchérit Patrick Moreuil qui évoque ainsi l’installation d’un arrosage automatique et un entretien confié à une entreprise spécialisée. Quant aux serres, elles devront trouver leur modèle économique. Bien sûr, « l’idée n’est pas qu’elles nourrissent tous les habitants du quartier », coupe Julien Blouin. Il les envisage plutôt « comme un endroit destiné à de jeunes plans développés ici puis commercialisés ». Mais dans tous les cas, comme un lieu également ouvert au public.